Figures de botanique

Depuis le début du XXe siècle, les sciences de la nature permettent de considérer le monde végétal sous l’angle des interrelations des plantes avec l’environnement. Cet angle d’analyse amène à reconsidérer un des schèmes classiques de l’esthétique de la nature, pour ensuite concevoir un modèle rationnel des dynamiques des peuplements végétaux, et enfin, une conception renouvelée du paysage esthétisé.

Cette exposition, réalisée avec le concours du Département de la Seine-Saint-Denis et sa Collection départementale d’art contemporain, met en perspective les actions de l’homme sur et avec le monde végétal.

Fleur Pistil

Anne Ferrer – 1999
Chez Anne Ferrer on flotte, on s’étouffe, on respire. On mute, on hybride. Son univers évolue dans un monde parallèle habité par des gigantesques figures anthropomorphes mêlant inspirations animales et structures végétales. Son vocabulaire de formes composites se nourrit de ballonnements fluides issus d’univers aquatiques, d’arabesques empruntées à une botanique universelle ou encore d’aspérités anguleuses d’un monde minéral structurant, pour construire ces créatures, joyeuses caricatures d’un vivant en constante évolution.

Coussot 2

Jean-Paul Ganem – 1995
« Les œuvres que je réalise sont situées là où l’artiste n’a pas été prévu... Mon travail tourne autour de l’activité humaine dans le paysage, de manière à intégrer une création artistique à un processus de production, pour surprendre, questionner, l’acteur et le spectateur du paysage. J’intègre tous les paramètres techniques de l’activité qui se situe sur ce paysage, cela peut être par exemple ceux de l’agriculture, d’une décharge ou ceux des pistes d’un aéroport. Je travaille avec les paramètres de chaque activité pour créer une œuvre. Mes œuvres sont réalisées avec des plantes. Elles évoluent donc avec le temps. »

The Walking tree

Louidgi Beltrame – 2014
Louidgi Beltrame filme en 16 mm un grand banyan situé dans le jardin botanique de Calcutta. Cet arbre, qui a la particularité de s’étendre en rhizome sur plusieurs centaines de mètres, est approché comme une forêt de clones, un espace métaphysique où des histoires refont surface : l’histoire de l’invention et du développement parallèle de la photographie et de la télégraphie dans le contexte de l’Inde colonisée, le rêve de Linné selon Foucault, des réminiscences du cinéma de Ritwik Ghatak et de Satyajit Ray où réel et fiction se sont rencontrés.

ÉCLOSION

Thierry Turgault et Benjamin Petiet – 2024
Thierry Turgault et Benjamin Petiet œuvrent discrètement au sein du Fablab depuis plusieurs années. Espace ouvert à tous, le fablab est une sorte de laboratoire où, au-delà des savoirs techniques, les découvertes et les projets apportés ou imaginés sont nourris et grandis par les savoirs de chacun. À la fois fleur et Monde, Éclosion s’inspire des mouvements de la nature, notamment ceux des « dames de onze heures ». Tantôt libérant, tantôt enfermant, ses feuilles forment une enveloppe protectrice et libératrice qui tend à symboliser le triptyque vie – mort – renaissance.

– > Les visites-ateliers scolaires en lien avec l’exposition