La vie et l’œuvre de Jan Van Eyck

Peu de choses sont révélées concernant la vie et l’œuvre des frères Van Eyck, Hubert et Jean, mais surtout de l’aîné, dont l’existence même a parfois été mise en doute. Les œuvres qui lui furent attribuées ne relèvent d’ailleurs que d’un ensemble de déductions. Jan est donc le seul dont une bonne partie de l’œuvre soit connue. Né dans le Limbourg, il est d’abord au service de Jean Bavière, comte de Hollande. À la mort de ce dernier, il est engagé comme peintre par Philippe le Bon, duc de Bourgogne. Pour le compte de celui-ci, il fera plusieurs missions dont celle qui le mène au Portugal afin de portraiturer la fille du roi, avec laquelle le duc a l’intention de se marier. Résidant ensuite à Lille puis à Bruges, il meurt en 1441.

De nombreux tableaux ont disparu, le retable dit de l’Agneau Mystique, ayant été heureusement conservé. Subsistent une vingtaine d’œuvres dispersées dans différents musées d’Europe et des États-Unis. Parmi les œuvres de Jan qui ont été conservées, se trouvent essentiellement des Vierges et des portraits. La Vierge du chancelier Rolin vers 1435, la Vierge au Chanoine Van der Paele en 1436 et la Vierge dans une église vers 1438-1440 sont autant d’œuvres aux coloris somptueux. Parmi tous les portraits exécutés, le Thymotheos (1432), l’Homme au turban rouge (1433) et les Époux Arnolfini (1434) sont assurément les plus éblouissants.

Toute son œuvre témoigne par ailleurs d’un art savant et de connaissances approfondies dans des domaines très diversifiés : l’anatomie, la théologie, la botanique, l’astrologie, la géographie et l’archéologie.
Un univers pictural soucieux de réalisme mais qui demeure toujours inféodé à une pensée hautement spirituelle, l’ensemble traité toujours avec une implacable virtuosité, tel est sans doute un des secrets de l peinture eyckienne.

S.T