samedi 9 décembre 2023 à 15 h 30

La vie silencieuse : Histoire de la nature morte

Conférence d’histoire de l’art par Sylvie Testamarck

Histoire de la nature morte du Moyen Âge à nos jours.

Gibiers, fruits et fleurs, objets en un certain ordre assemblé : tels sont les éléments de ce qu’on appelle en France la nature morte. En Flandre, en Allemagne et en Angleterre se forge un terme plus évocateur de l’esprit des choses inanimées, qui est chargé de représenter la « vie silencieuse ».

Aujourd’hui, les haches gravées dans la pierre du Cairn de Gavrinis, datant de 3 500 av. J.-C, sont considérées comme la première nature morte de l’Histoire. En Égypte, les peintures d’objets dans les sarcophages du Moyen Empire participent également de ce genre artistique. C’est en Grèce toutefois, au début de la période hellénistique que la nature morte trouve son origine en tant que genre pictural autonome, corbeilles de fruit et pièces de gibiers ornant abondamment les murs des maisons patriciennes. S’ensuivra une longue éclipse qui va de la chute de l’empire romain jusqu’au XVe siècle. Certes, des objets ou des fleurs sont présents dans les peintures antérieures à la Renaissance, mais ils sont choisis pour leur contenu symbolique ou parce qu’ils concourent au développement du thème religieux, non pour ce qu’ils représentent en eux-mêmes.

Les peintres italiens de la Renaissance pouvaient déjà admirer de nombreux vestiges du monde gréco-romain dont ils s’inspireront pour renouer avec ces représentations d’objet du quotidien. Si la hiérarchie des genres, établie au XVIIe siècle place à la nature morte, au rang inférieur, de nombreux peintres s’en feront toutefois une spécialité : ils peignent des fleurs, des fruits et des animaux, des livres et des instruments, l’ensemble tempéré parfois par la présence d’un sablier ou d’un crâne renvoyant à la vanité des savoirs humains.

DU XVIe siècle à nos jours, la nature morte est toujours très présente avec des outils d’expression distincts qui vont du pastel à la vidéo. De Peter Artsen à Chardin, de Fantin-Latour à Batlthus et de Chirico à Richter, ils sont nombreux à traduire par ce regard porté sur les choses inanimées tant un émerveillement qu’une interrogation parfois doublée d’angoisse.

S.T

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