Projet de création de Sonia Saroya

Machines à Habiter

de septembre à juin 2020

Machines à Habiter est né d’un intérêt pour les architectures qui constituent des éléments forts de la mémoire personnelle et collective des habitants.

Sonia Saroya s’intéresse depuis plusieurs années tant à l’histoire et au fonctionnement de l’espace urbain qu’aux parcours et souvenirs de ceux qui le traverse. « Machine à habiter » était un terme employé par Le Corbusier à propos des immeubles d’habitats qu’il réalisait. En 1965 par exemple, est ainsi construite à Montfermeil une de ces « machines à habiter », une machine qui marquera toute une époque puisqu’elle deviendra peu à peu le symbole d’un ghetto et sera détruite en 1994. Chaque construction, qu’elle ait disparu ou se soit transformée, apporte des éléments de compréhension de l’urbanisation de l’Île-de-France. Comment, dès lors, rendre trace de l’expérience humaine encore prégnante de ces espaces architecturaux ? Comment ont-ils induit un mode de vie et de pensée qui impacte encore notre quotidien ? Comment appréhender la ville comme un organisme dynamique ?

Machines à Habiter est né d’un intérêt pour les architectures qui constituent des éléments forts de la mémoire personnelle et collective des habitants. Sonia Saroya souhaite ici rendre hommage à ces lieux, preuves du perpétuel mouvement de la ville, en les projetant tels des monuments représentatifs de l’histoire de l’urbanisme et de la vie de leurs habitants. Chaque élément du projet se construira autour des souvenirs racontés spontanément par une personne ayant « vécu » l’architecture. Ces souvenirs seront enregistrés et compulsés afin de devenir eux-mêmes des éléments constitutifs de Machines à Habiter. De la barre n°2 des Bosquets à Montfermeil, à la barre Balzac à La Courneuve, en passant par le squat de « Le 13 » à Paris ou encore par la tour Pleyel à Saint-Denis..., entretiens, maquettes, archives visuelles et sonores viendront nourrir la forme finale du projet. Des collaborations avec des chercheurs ayant des sujets d’étude similaires aux enjeux abordés par le projet seront également développés. Machines à Habiter se déploiera sur plusieurs axes afin de constituer une exposition itinérante et reproductible composée d’architectures en kits à monter soi-même, maquettes avec dispositifs lumineux, livre sonore.

Aux frontières des arts et du design, Machines à Habiter prendra la forme finale d’un livre sonore interactif rendant compte de la démarche de recherche, et d’une collection de kits de maquette en papier cartonné à construire soi-même inspirée des produits vendus dans les boutiques de souvenirs de grands sites touristiques. Des maquettes montées viendront compléter cet ensemble. Parties d’histoire d’architectures emblématiques à découvrir, Machines à Habiter se conçoit comme un ensemble qui peut être construit et complété par les publics afin que ceux-ci puissent également manipuler et se projeter dans ces morceaux d’histoire de vie commune. La reproductibilité des kits est un élément essentiel au projet afin qu’il soit possible à chacun de construire sa propre maquette. Pour le livre sonore, en plus de l’ensemble des contraintes propres à une micro-édition, la production d’un circuit imprimé sera développé afin de faciliter l’intégration du dispositif sonore interactif dans l’ouvrage et afin d’aboutir à un dispositif manipulable dans tous types de contexte.

Cet ensemble se conçoit comme une exposition itinérante et reproductible pouvant intégrer des réseaux de diffusion large comme les médiathèques, librairies ou structures culturelles impliquées dans des réflexions liées à l’architecture et l’urbanisme mais aussi au développement du Grand Paris.

en partenariat avec : La Station - Gare des Mines (Paris 18)

Présentations publiques du projet finalisé :
 à l’Espace Jean-Roger Caussimon : juin 2020
 à La Station : juin 2020