du 11 janvier au 10 février 2024
Film (12 mars 2012), Nuit Captive & A Bientôt Bis
exposition de Ismaïl Bahri, Jean-Paul Marcheschi et Pierre Buraglio
C’est dans les formes de récits que cette exposition, réalisée avec le concours du Département de la Seine-Saint-Denis et sa Collection départementale d’art contemporain, fait émerger pleinement le sens d’un vécu, dans cet interstice où les œuvres se vivent comme un commencement et où le fin mot de l’histoire n’appartient plus aux artistes.
Film (12 mars 2012)
de Ismaïl Bahri, 2012
Les travaux d’Ismaïl Bahri résultent souvent d’une série d’opérations dont les acteurs sont toujours des éléments simples issus du quotidien, tandis que l’intrigue se noue dans l’interaction qui s’établit entre eux : une goutte d’eau qui, apposée sur la peau, réagit aux pulsations artérielles, un fil qui se rembobine, les fibres d’un papier qui s’imprègnent d’encre… Par son regard attentif, son sens du détail et son goût pour l’énigme, l’artiste provoque des micro-événements dont il interroge les conditions de visibilité. Ici, un fragment, choisi et découpé dans un journal du jour, est enroulé puis déposé sur une surface d’encre noire. Au contact du liquide, le rouleau s’ouvre et, en se mettant ainsi à vivre, le copeau de papier révèle dans une cinématique précaire un contenu enfoui, les indices d’une actualité qui ne cesse de fuir.
Nuit Captive
de Jean-Paul Marcheschi, 1989
C’est de la nuit que Jean-Paul Marcheschi tire le linéament de l’œuvre à venir et c’est cette nuit qu’il cherche à sublimer. « En art, et en peinture comme en musique, il ne s’agit pas de reproduire ou d’inventer des formes, mais de capter des forces. » Nuit Captive se compose de dépôts de suie sur des lames de plexiglas régulièrement espacées, rendant alors une image vaporeuse, ouatée, hors du temps et du cosmos. L’immatérialité de l’image, survenant par ce pigment infiniment mince apposé sur un substrat transparent débité en fines tranches, donne à voir des corps comme extraits d’une géologie mythologique : un homme d’avant les hommes, un astre noir sans âge, une embarcation vers la maison des morts…
A Bientôt Bis
de Pierre Buraglio, 1991
C’est en 1982 que Pierre Buraglio entame la série des Caviardages. Pense-bêtes, mémento, agendas puis cartes postales sont biffés de noir, au fur et à mesure que les rendez-vous sont passés, les lieux foulés, les personnes rencontrées. Dans la continuité des premiers Recouvrements, il est question de la trace d’une action antérieure, ici liée à sa vie, à la fois affichée et refusée au regard. Silence, mélancolie, temps révolu, tous les sentiments convoqués par le noir des biffures se retrouvent dans A Bientôt Bis. Ces cartes postales juxtaposées, d’une forme géométrique parfaite, sont rigoureusement organisées à la surface du support sérigraphié. « La carte postale nous donne une échelle, elle nous impose un format. Dans la vie, la contrainte est une chance. »
Entrée libre
Visite commentée sur rendez-vous
Ouvert du lundi au vendredi de 13 h à 19 h 30, le samedi de 10 h à 17 h.
Fermé le dimanche et les jours fériés.