du 27 février au 6 avril 2024
Le Multivers, Vide-poche & Beurre
exposition de Michel Blazy, Daniel Spoerri et Yves Trémorin
Comment peut-on instiller de l’inattendu dans ce qui semble délimité ? Cette exposition, réalisée avec le concours du Département de la Seine-Saint-Denis et sa Collection départementale d’art contemporain, révèle l’univers d’un quotidien réglementé, où chaque objet a sa propre règle.
Le Multivers
de Michel Blazy, 2003
Le Multivers de Michel Blazy est une sorte de film d’aventure où le spectateur est entraîné dans un microcosme vivant en mutation constante (coulures, écroulements, mousses, irruptions, cratères, fusions…). En guise de production, l’artiste a construit un empilage soigneux de produits frais : oranges, sauces, fromages… Puis il a filmé la transformation des matières, laissant vivre ce dispositif en toute autonomie, dans le temps et la durée. L’œuvre découvre un univers d’une étrange beauté où se côtoient la fiction et la réalité, le naturel et l’artificiel, l’organique et le mécanique, l’attraction et la répulsion.
Vide-Poche
de Daniel Spoerri, 1986
Chez Daniel Spoerri, la mise en question presque immédiate du tableau considéré comme la fixation d’un moment précis entraîne toute une suite de spéculations qui débouchent sur des variations optiques ou imaginaires. « Le choix délibéré des objets fixés interprète, profane et change la signification du support », dira-t-il. Sa série des Vide-Poche illustre également son talent de collectionneur d’objets usuels et quotidiens et repose le terme initial d’une série d’interrogations auxquelles répond toute une partie de son travail : d’où vient l’ordre des objets ?
Beurre (Nature-Morte)
de Yves Trémorin, 1994
Avec une précision d’entomologiste dressant une collection d’objets d’étude, Yves Trémorin développe depuis les années 1980 une œuvre rigoureuse dans ses procédures et ses procédés, utilisant le médium photographique dans sa spécificité propre, isolant ses sujets sur un mode fragmentaire. Mise en scène dans un dispositif paramétré, extraite de tout indice contextuel, spatial ou temporel, affranchie de toute anecdote, sa série des Natures mortes telle que Beurre affleure le paradoxe de ses procédures rigoureuses, de sa distance parfaitement maîtrisée, de ses images précises, parfois presque chirurgicales, de sa recherche d’objectivité et de frontalité qui viennent souvent se mêler à l’intime et à la sphère familiale.
Entrée libre
Visite commentée sur rendez-vous
Ouvert du lundi au vendredi de 13 h à 19 h 30, le samedi de 10 h à 17 h.
Fermé le dimanche et les jours fériés.