Art Brut

Les réalisations de ce qui n’est ni une école, ni un mouvement regroupent trois sources distinctes : l’art de certains marginaux, l’art asilaire et l’art médiumnique.

Des anonymes, des asociaux, des aliénés, des prisonniers ou des médiums, tels sont donc les membres de cette communauté définitivement en marge de tous les systèmes. Ils n’aspirent pas à communiquer, ils ne recherchent ni la gloire, ni la richesse, ils sont indifférents à la tradition artistique tant par les sujets abordés que par les techniques utilisées. C’est un art mu seulement par une profonde nécessité intérieure mettant en application des modes de figuration singuliers. Dès 1945, Dubuffet commence une collection d’objets réalisés par ces créateurs autodidactes qu’il cherchera ensuite à faire connaitre. Cette découverte fut en partie rendue possible grâce à certains psychiatres dont les docteur Morgenthaler et Prinzhorn, auteurs, respectivement, d’une monographie sur Adolf Wöfli parue en 1921 et d’un livre intitulé Expression de la folie publié un an plus tard. Ils furent parmi les premiers à remarquer la singularité de ces réalisations hors-normes, les premiers à les étudier et à les conserver.

Par ailleurs, le terme d’art brut s’est élargi, on parle aussi maintenant d’art marginal, d’art outsider ou d’art hors-les-normes. En France, c’est à Villeneuve-d’Ascq, au musée d’Art moderne de Lille que se rendront les amateurs de ce genre. Les plus grands y sont représentés, issus de tous les continents comme Adolf Wölfi , Aloïse Corbaz, Fleury-Joseph Crépin, Henri Darger et tant d’autres. La Halle Saint-Pierre, à Paris, s’est également spécialisée dans cet art de la marge. Autre lieu incontournable à visiter : le musée d’art brut de Lausanne. En 1971, Dubuffet a fait don de sa collection à la ville : 5 000 œuvres, 133 créateurs. Tous inspirés.

S. T.